mercredi 14 décembre 2011

Douce France, le rêve brisé des jeunes tunisiens




8 mois après la révolution tunisienne, nous sommes allés à la rencontre de ces jeunes qui ont été arrêtés.
Il y a un an presque jour pour jour, un marchand ambulant s’immole par les flammes dans son village de Sidi Bouzid pour protester contre la confiscation de sa marchandise par les autorités. Le suicide de Mohamed Bouazizi marque le début de la révolution de Jasmin en Tunisie et le printemps arabe.

Après 23 ans de dictature Ben Ali est chassé de Tunisie. Des milliers de jeunes sans travail fuient leur pays. Au péril de leur vie ils traversent la Méditerranée sur des bateaux de fortune et débarquent sur l’île italienne de Lampedusa. L’Italie donne à ces migrants des papiers provisoires afin qu’ils puissent circuler librement dans tout l’espace Schengen. Environ 23 000 en bénéficieront.
La plupart de ces jeunes veulent aller en France, terre d’accueil de leurs parents et grands-parents, pour y travailler et plus particulièrement en PACA, où se trouve la plus importante communauté tunisienne de France, forte de 120 000 ressortissants.

Leur arrivée en Europe fait vaciller les accords de Schengen, remettant en cause la libre circulation des personnes. S’engage une partie de ping-pong diplomatique entre la France et L’Italie qui n’en finissent pas de se renvoyer les Tunisiens.
La France met en place tout un arsenal juridique pour leur barrer la route et les renvoyer plus facilement. Parallèlement, on renforce les contrôles aux frontières… Les dérapages se multiplient : ordres écrits de contrôles ciblant plus particulièrement les Tunisiens, dénonciations et reconduites illégales…
Buzz médiatique autour de cette supposée vague d’immigration qui envahirait l’Europe.

Huit mois plus tard nous sommes allés à la rencontre de ces jeunes gens qui se terrent de peur d’être arrêtés par la police. Nous réussissons à gagner leur confiance, ils acceptent de témoigner. Qui sont-ils, pourquoi ont-ils quitté leur pays? Comment sont-ils traités en France, en Italie ? Combien sont-ils réellement ?
Nous sommes également allés dans leur région d’origine; en Kebili. Une région très pauvre au Sud du pays, où il n’y a pas de travail et encore moins depuis la révolution qui en détruisant leur principale source de revenus – un hôtel employant une centaine de personnes – s’est encore plus appauvrie

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